Après avoir testé un concurrent des outils de Unihedron
(un autre, poussé par la communauté Dark Sky espagnole, arrivera le mois prochain)
Revenons au tenant du titre.
Les "
Sky Quality Meter" de Unihedron sont devenu au long des années quasi la "norme"
pour parler de la noirceur du ciel...
"
Tu as un SQM de combien ?"... Combien de fois n'a-t-on pas entendu cette phrase ?
Mais qui, en soit, ne veut rien dire...
Le "SQM" = un appareil, un détecteur
Ce que l'on mesure = une luminosité, et on ne la mesure pas en "appareil" !
Cela reviendrait à dire "Combien tu as fait de compteur kilométrique aujourd'hui ?"
en parlant du nombre de Km parcouru...
La mesure de luminance peut se voir deux façons complémentaires :
Soit astronomique : Johnson "International" (UB)V system
- observation Visuelle
- lmax = 545 nm, Dl = 84 nm
- les étoiles comme outil de calibration
Soit Photométrique : V(l) photometric system de la CIE 1924
- valeur moyenne
- lmax = 555 nm, Dl = 100 nm
- avec du matériel de laboratoire (Ulbricht sphere, etc...)
Et puis, un système "à part" (qui a toujours fait polémique...), le "mpsas" de du SQM
- MPSAS (Magnitude Per Square ArcSec ou magnitudes/arcsec²)
Donc : une luminosité par surface...
Et, de facto, via des conversions (fort discutées, mais admises) :
- des "naked-eye limiting magnitude" (NELM) ou "Bortle Scale"
- des "candela par m²" ou cd/m²
- des Natural Sky Unit (NSU) (pour rappel, un NSU=1 est équivalent à 21.6 mpsas)
et j'en passe...
Remarquons que l'on est très fort dans "l'intuition"...
- 19.91 mpsas (un ciel moyen...)
ou 5.43 NELM = limite de la visibilité des étoiles vers 6
ou 0.00117 cd/m² = ... C'est pas beaucoup, mais cela, c'est comparable à autre chose...
ou 4.74 NSU = un ciel "Bortle 5" environ...
Pour l'astronome, cela revient à la même chose : c'est pas une nuit idéale pour l'acquisition
d'un objet faible...
Pour ce qui est du détecteur (TLS237 habituel), tout a quasi été dit ou écrit sur le sujet
- sur des sites de la marque
- dans des publications scientifiques
- dans des revues...
Pour faire court :
- Il y a plusieurs modèles de SQM : "mobile", qui affiche le résultat et "remote", qui nécessite
un connecteur pour fonctionner/capturer les données.
- le SQM/L est le modèle de base, portable, pile de 9V, qui affiche généralement le résultat
en moins de 30sec
- SQM/LE : par ethernet
- SQM/LU : par USB
- SQM/LR : par RS 232
Et le SQM/LU-DL : qui est équippé d'un "datalogger" pouvant fonctionner seul pendant une longue durée...
Remarquez : c'est le seul équipé d'une "LED" d'origine...
Perso, j'ai un SQM/LU-DL depuis des années (
et il ne m'a jamais lâché.
Equipé d'un batterie de GSM, il peut fonctionner plusieurs mois avec des températures allant de 58° à -17°
Mais pour faire des nouvelles mesures, dans des projets "Light Pollution" très concrets...
J'avais besoin d'un nouveau capteur. J'ai donc décidé d'acquérir un nouveau SQM/LU.
Avec deux appareils, survient immédiatement un problème récurrent : la calibration !
Calibrer un SQM est une procédure précise... Il faut être équipé OU savoir le faire avec
des corrections précises liées aux conditions (ex : ciel, position soleil, etc...)
Mais, sans se lancer dans tout cela, est-ce que deux SQM vont donner le même résultat ?
On sait depuis longtemps que dans la version SQM/L "portable", la stabilité n'est pas mauvaise
Mais cela dépend beaucoup de la calibration et du capteur à la sortie d'usine....
Ex dans les mesures ci-dessus (issue du projet NixNox) on voit clairement une cohérence,
mais certains peuvent être plus "favorables" que d'autres...
Pour un SQM/L, il faut
- 1 mesure "pour rien" (activation)
- 3 mesures successives (stabilisation)
- faire la moyenne des 3 dernières
Et là, la fiabilité devient intéressante. Sinon : la part du du hasard et trop grande...
Pour les autres modèles, on peut introduire un facteur de correction et le rendre encore plus fiable.
Le software Clairement, c'est un des plus aboutis dans le domaine... Livrés avec les sources (pascal),
il se déploie sur Windows, Linux, MAC (faudrait regarder un jour pour Raspberry).
Quasi toutes les fonctions attendues sont là, depuis toutes les fonctions de mesures
en passant par la calibration, la capture, l'affichage, les conversions, la liaison GPS, etc....
Ils on eu plus 10 ans pour peaufiner cela. Et il faut le dire : cela fonctionne !
Le protocole de communication étant décrit, il est relativement facile d'écrire une interface différente...
Et est donc supporté en ASCOM, IndY, Python et autres...
Stabilité/CalibrationDans le cas d'un SQM/LU-DL et d'un SQM/LU tous les deux d'origine, qu'avons-nous ?
J'ai donc appliqué un protocole de capture
- détecteurs accolés (léger décalage dans le cône de lecture)
- deux PC's séparés (horloge non synchronisée)
- cible identique (ciel à 15°, visant une forêt pour avoir une mesure "haute")
- capture (temps d'intégration) identique de 15 sec.
La courbe obtenue, après correction des décalages, est éloquente...
Et la différence entre lectures...
Visiblement, ce n'est que vers les luminosités plus élevées que l'erreur est systématiquement
la plus grande (que 0.1 mpsas...
)
Conclusion:Curieux de voir le prochain challenger...
Mais en tout cas la fiabilité des (vieux) modèles SQM est toujours vérifiée. Et pour des mesures comparatives,
c'est utile...
D'un point de vue monétaire...
Un SQM/LU se négocie actuellement à 215 eur, ce qui est dans la norme du marché pour toutes les
solutions de ce type.
Un SQM/DL-LU se négocie actuellement à 285 eur, mais les 70 eur de différence se compensent facilement
vu le coût d'une solution "permanente" de capture additionnelle (PC de n'importe quel type).
Ici, avec 6 piles, on a presque 2 ans d'autonomie...