En Europe, le spectacle pourrait aussi se révéler digne d'intérêt car les Perséides figurent parmi les essaims les plus intéressants et actifs de l'année.
Le retour des Perséides en 2006 s'était produit seulement quelques jours après la Pleine Lune et, de ce fait, l'observation des "étoiles filantes" était fortement compromise par la présence d'une Lune gibbeuse décroissante au moment du maximum du pic d'activité.
Mais cette année, le maximum d'activité de l'essaim se produit en période de Nouvelle Lune (NL le 12 à 23h03m UTC), et par conséquent dans un ciel nocturne dépourvu de la luminosité provenant de notre satellite naturel.
Sous un ciel bien noir exempt de lumières parasites, si les conditions météorologiques sont favorables, il sera probablement possible d'admirer un bon nombre d'étoiles filantes dans la nuit du 12 au 13 Août, ainsi que la nuit suivante.
Surnommé "Larmes de Saint-Laurent", car la date du maximum se situait autrefois le 10 Août, jour de la Saint-Laurent, c'est, sans conteste, l'essaim le plus connu des astronomes amateurs et du grand public.
Observables en période estivale, du 17 juillet au 24 Août, avec un maximum vers le 12 Août, les Perséides ont pour origine les débris laissés sur son orbite par la comète Swift-Tuttle (1862 III), aujourd'hui dénommée 109P/Swift-Tuttle, d'une période de 130 ans. La plus ancienne référence à cet essaim est issue d'annales chinoises et date de l'an 36.
On retrouve également de nombreuses traces d'observations du 8è au 11è siècle dans les écrits chinois, coréens ou japonais, mais seulement quelques mentions éparses dans les écrits des siècles suivants.
En 1835, l'astronome belge Adolphe Quételet (1796-1874) démontra la périodicité annuelle de l'essaim. A partir de 1839, les pluies météoritiques des Perséides ont été régulièrement suivies par de nombreux observateurs à travers le monde, et notamment par l'allemand Eduard Heis qui fut le premier à fournir un compte horaire pour cet essaim. Un accroissement notable du nombre de météores fut noté pour les années 1861 à 1863.
La mise en évidence de la relation entre la comète Swift-Tuttle (1862 III) découverte en 1862, et cet essaim de météores est due à l'astronome italien Giovanni Virginio Schiaparelli (1835/1910) vers 1866. Comme pour de nombreux essaims, les retours successifs de la comète-parent sont à l'origine de la distribution des météores tout au long de l'orbite de la comète, mais les météores devraient être plus denses au voisinage de celle-ci.
Il en résulte que l'activité météoritique est sensiblement plus intense lorsque la comète est proche de son passage au périhélie. Les taux élevés de Perséides enregistrés dans les années 1861 à 1863 sont probablement dus au retour au périhélie de la comète Swift-Tuttle. Au début du 20è siècle, les taux horaires se stabilisent aux alentours de 50 météores par heure entre 1901 et 1910, suivis d'une nette diminution puisqu'en 1911 et 1912 les taux redescendent respectivement à 4 et 12, avant de revenir à la normale les années suivantes. Un sursaut inexpliqué, puisque la comète était proche de son aphélie, fut noté en 1920 avec un taux de 200 météores par heure.
Les années suivantes, le nombre de météores observés reprit son rythme "normal", hormis en 1931 et 1945, où les taux s'élèvent respectivement à 160 et 189. Une légère remontée des taux a été également enregistrée entre les années 1966 et 1975 avec un ZHR de 60. Le ZHR passe à 90 entre 1976 et 1982, et à 187 en 1983, puis redescend à 60 en 1984. Il est de 40 en 1985 et de 60 en 1986. A l'approche du nouveau passage au périhélie de la comète (Décembre 1992), une nette remontée des taux a été observée. Ainsi, en 1988, on enregistra un pic secondaire, quelques heures avant le pic principal, probablement constitué de débris cométaires fraîchement éjectés. Le pic secondaire, dépassant parfois en intensité le pic principal, a également été revu les années suivantes, en 1989-90-91 et 92. Au vu des taux enregistrés en 1863, soit un an après le passage de la comète Swift-Tuttle de 1862, on en déduisit que l'année 1993 devrait tenir ses promesses et offrir aux observateurs une "tempête". Mais la tempête prévue n'eut pas lieu. Le ZHR qui était de 284 en 1991 et de 220 en 1992, passa à 264 en 1993. L'année suivante, le taux horaire fut seulement de 238. Ce pic a été revu régulièrement jusqu'en 1999, mais n'a pas réapparu en 2000, 2001 et 2002. En toute logique, le sursaut d'activité et le pic primaire, inexistants avant 1988, et associés aux débris laissés par la comète lors de son passage au périhélie de 1992, est en voie de diminution au fur et à mesure de l'éloignement de la comète. Les spécialistes s'attachent chaque année, en analysant les données recueillies les années précédentes, à nous en apprendre un peu plus sur cet essaim majeur. Il ressort de leurs analyses que le pic principal traditionnel des Perséides semble dériver lentement au fil des ans (dérive annuelle de +0.05 en longitude héliocentrique). Les spécialistes estiment que ce phénomène exceptionnel était lié au retour au périhélie (en 1992) de la comète 109P/Swift-Tuttle à l'origine de l'essaim comme c'était déjà le cas lors du retour au périhélie en 1862 de la comète. La comète s'éloignant désormais du Soleil, il est fort probable que ce pic ne se reproduise plus. En 1997, un troisième pic, probablement issu des débris laissés par la comète lors de son passage en 1862, fut observé en Europe après le pic principal. Le taux horaire fut estimé à 68 cette année-là. Ce troisième pic a été observé régulièrement depuis son apparition. Des simulations informatiques réalisées par Peter Brown il y a plusieurs années ont suggéré un possible regain d'activité proche du pic principal pour 2006, avec une activité cependant moins importante que celle de 2004, année où se produisit un court et intense pic proche de celui prévu peu avant le pic traditionnel. Les Perséides en 2005 ont montré un taux d'activité moyen normal estimé à 90 météores, sans horaire de pic précis, probablement en raison de la quantité limitée de données. La présence d'une Lune gibbeuse décroissante quelques jours seulement après la Pleine Lune au moment du maximum du pic d'activité des Perséides en 2006 a fortement gêné l'observation. Selon le prévisionniste russe, une petite augmentation d'activité est possible en 2008, et le maximum traditionnel pourrait atteindre un ZHR de 110-120 météores. L'essaim des Perséides, malgré sa longévité, reste toujours aussi actif, et le pic principal (ZHR=100) de cette année devrait contenter les amateurs de beaux spectacles.
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chi va piano va sano e lontano