intéressant de lire le point de vue de l'Europe ...
Doc. 12179 22 mars 2010 "La pollution sonore et lumineuse" Rapport
Commission de l’environnement, de l’agriculture et des questions territoriales
Rapporteur: M. Rafael HUSEYNOV, Azerbaïdjan, Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe
Exemple : (extrait)
Des pièges en cascade pour la faune nocturne
37. Les insectes nocturnes, plus nombreux que les insectes diurnes (on compte plus de 4 500 espèces de papillons nocturnes contre 260 diurnes) ne survivent pas à l’attrait de la lumière. Des expériences effectuées autour d’un point lumineux ont montré que les espèces remarquables disparaissaient sur plus de 200 mètres en deux ans. La lumière devient, après les pesticides, la deuxième cause de mortalité des insectes, ce qui n’est pas sans conséquences sur la flore, la majorité des papillons nocturnes étant des pollinisateurs.
38. La lumière est également un piège pour les batraciens qui ne parviennent pas à différencier congénères et prédateurs et attendent une obscurité improbable pour se reproduire. Elle est le deuxième facteur de mortalité de l’espèce après l’assèchement des zones humides. Le centre de recherche de l’université de New York a, par ailleurs, démontré que les têtards étaient affectés de malformations et ne parvenaient pas à l’âge adulte lors d’expositions prolongées à la lumière artificielle.
39. En revanche, les espèces qui fuient la lumière et les mammifères qui chassent la nuit quittent les espaces éclairés. C’est ainsi que des espèces abondantes dans Paris voilà un siècle se trouvent reléguées à 70 kilomètres de la métropole.
40. Eléments essentiels de la protection des espèces, les habitats naturels sont aujourd’hui de plus en plus fragmentés, isolés, du fait de zones lumineuses, ce qui met en danger les populations. Les corridors biologiques doivent être doublés de corridors nocturnes.
41. La pollution lumineuse nuit fortement aux oiseaux migrateurs dont les deux tiers se déplacent la nuit. Leur sens de l’orientation est perturbé par la perte de la ligne d’horizon, l’éclairage des littoraux et des grandes agglomérations. Ils peuvent heurter les immeubles et leurs superstructures, les ponts et les viaducs éclairés. Selon l’ONG canadienne FLAP (Fatal Light Awareness Program), le nombre d’oiseaux migrateurs tués chaque année aux Etats-Unis sur les vitres des immeubles éclairés pourrait atteindre les 100 millions. Ils seraient plusieurs millions dans la seule ville de Toronto, située sur un axe de migration.
42. Sur le pont de Øresundsbron reliant Malmö à Copenhague, on a évalué à un millier le nombre d’oiseaux tués contre les structures du pont dans la nuit, marquée par la pluie et le brouillard (diffusion de la lumière), de son inauguration, le 8 octobre 2000. Depuis, l’éclairage des ouvrages d’art est réduit, en Suède, en période de migrations, les nuits d’intempéries.
43. De même, on sait, par exemple, que le poussin du macareux, comme ceux de quelques autres oiseaux de mer (pétrels, puffins), est attiré par les lumières proches de son nid. Or, si son premier vol, qui ne peut durer que quelques dizaines de secondes, ne l’amène pas en mer où il se nourrira, ses chances de survie sont très faibles.
44. Selon les experts de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (France), la flore et la faune sous-marines ne sont pas épargnées. L’équilibre entre les algues qui se développent le jour et le plancton qui remonte la nuit pour les manger est rompu. L’éclairage des berges et des ponts fait fuir le plancton et contribue à l’eutrophisation des plans d’eau.
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