Excès de vitesse des neutrinos: peut-être un simple problème de connexion...
Albert Einstein n'est peut-être pas encore dépassé : l'expérience Opera qui avait ébranlé le monde scientifique en mesurant des neutrinos allant plus vite que la lumière, ne serait peut-être que le résultat d'un "petit décalage" au sein d'une connexion en fibre optique.
"Les physiciens ont vérifié, continuent de vérifier et vont revérifier", a déclaré jeudi Arnaud Marsollier, porte-parole du Centre européen de recherches nucléaires (Cern), évoquant un "petit décalage" possible à cause d'un cable.
L'annonce fin septembre de résultats en contradiction avec la théorie de relativité d'Einstein avait secoué les physiciens, toujours nombreux à douter de leur validité.
Sur une "course de fond" de 730 km entre les installations du Cern à Genève et le laboratoire souterrain de Gran Sasso (Italie), les neutrinos, des particulaires élémentaires, franchissaient la ligne d'arrivée avec près de 20 mètres (ou 60 nanosecondes) d'avance sur la lumière, selon les mesures effectuées.
Selon des informations publiées mercredi sur un blog de la revue scientifique américaine Science, "une mauvaise connexion entre un GPS et un ordinateur est sans doute à l'origine de l'erreur".
"C'est un effet qui est lié à la transmission du signal" parce que le GPS ne peut pas être capté sous terre, a précisé jeudi à l'AFP le responsable de l'analyse des mesures de l'expérience Opera, Dario Autiero.
Le signal GPS est réceptionné à 8 km du laboratoire souterrain où il est acheminé via un cable en fibre optique. A l'arrivée, le signal lumineux, converti en signal électrique, sert à synchroniser l'horloge interne du détecteur de neutrinos du laboratoire de Gran Sasso.
"Expérience compliquée"
Au sein du laboratoire souterrain, le délai pour détecter le signal du GPS pourrait dépendre de la "quantité de lumière" acheminée par la fibre optique, et "cette quantité de lumière dépend de l'état des branchements des connecteurs", précise M. Autiero.
Pour "enlever rapidement tous les doutes", il faut reprendre les mesures dans des conditions précises, dit-il, espérant que ces vérifications pourront être faites "dès la fin mars" quand les accélérateurs de particules du Cern reprendront du service après l'hiver, période où, en raison de leur énorme consommation d'électricité, les expériences sont stoppées.
Les tests doivent également porter sur un oscillateur qui permet d'avoir une bonne mesure de la synchronisation du temps. Cet oscillateur pourrait affecter la mesure du "temps de vol" du neutrino dans un sens opposé à l'effet possible de la transmission du signal GPS.
C'est "une expérience compliquée, il y a une multitude de câbles, de dispositifs", souligne M. Marsollier, notant qu'il "n'est pas prévu, au moins jusqu'à présent, d'avancer les tests complémentaires sur Opera" prévus en mai.
Les résultats publiés en septembre par Opera, fruits de trois ans de données et de l'observation de plus de 15.000 neutrinos, ont déjà fait l'objet d'une première série de tests complémentaires fin octobre.
Pour tenter d'éliminer une possible source d'erreurs, un nouveau faisceau de protons avait été utilisé pour produire les neutrinos passe-murailles envoyés à travers l'écorce terrestre en direction du Gran Sasso. L'objectif était de mesurer avec précision le temps de vol des neutrinos, en les prenant un par un.
Ils semblaient toujours plus rapide que la lumière, selon de nouveaux résultats annoncés en novembre.
Les nouveaux tests du printemps prochain devraient dire s'il s'agissait d'un simple problème de connexion ou s'il y a lieu de repenser toute la physique actuelle.
source : http://www.nordeclair.fr/France-Monde/Breves/2012/02/23/exces-de-vitesse-des-neutrinos-peut-etre.shtml
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A+ndy
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