La sonde russe Phobos-Grunt lancée mardi et qui avait échoué à prendre sa trajectoire vers Mars peut être considérée comme "perdue", les efforts pour en reprendre le contrôle à distance ayant échoué, a indiqué samedi une source du secteur spatial à l'agence Interfax.
"Toutes les tentatives de recevoir des données télémétriques de Phobos-Grunt et d'activer son système de commande ont échoué. On peut considérer la sonde comme perdue", a déclaré cette source.
Une autre source du secteur, citée par Ria Novosti, a confirmé que toutes les tentatives d'entrer en relation avec la sonde avaient échoué, mais a estimé qu'il était trop tôt pour la considérer comme perdue, des efforts étant encore entrepris.
"Ce n'est qu'au moment où la sonde entrera dans les couches denses de l'atmosphère que l'on pourra l'enterrer", a dit cette source.
Selon la source d'Interfax cependant, l'Agence spatiale russe va faire état officiellement de cet échec dans les jours à venir.
"Une commission va devoir enquêter sur les causes de la perte de cet appareil", a ajouté ce responsable.
Il a ajouté que la sonde, restée en orbite, devrait retomber sur la Terre "dans deux à trois semaines".
"Les appareils d'observation vont suivre les changements de sa trajectoire pour prévoir à temps le lieu probable de sa chute", a-t-il ajouté.
Phobos-Grunt a été lancée dans la nuit de mardi à mercredi par une fusée Zenit depuis le cosmodrome russe de Baïkonour, au Kazakhstan.
Mais elle est restée en orbite autour de la Terre au lieu d'être propulsée par ses moteurs additionnels vers Phobos, un satellite de Mars, et les spécialistes russes tentaient depuis lors d'en reprendre le contrôle à distance pour lui faire prendre sa trajectoire.
L'échec de cette sonde signifie aussi celui de la première mission de la Chine vers Mars, car Phobos-Grunt devait mettre en orbite autour de la planète rouge le satellite Yinghuo-1, qui devait en étudier la surface et le champ magnétique.
Phobos-Grunt était la première tentative de la Russie de procéder à une mission d'exploration interplanétaire depuis l'échec en novembre 1996 de la sonde Mars 96, qui était retombée dans l'océan Pacifique.
Le secteur spatial russe a enchaîné les revers depuis la perte en décembre 2010 dans le Pacifique de trois satellites du système de géolocalisation Glonass.
En août, c'est une fusée Soyouz emportant un vaisseau de ravitaillement Progress pour la Station spatiale internationale (ISS) qui a connu une défaillance peu après le décollage, l'appareil s'écrasant en Sibérie.
La Russie doit effectuer lundi, depuis Baïkonour, le premier lancement depuis cet accident d'une fusée et d'un vaisseau Soyouz emportant trois cosmonautes vers l'ISS, deux Russes et un Américain.
Source : Le nouvel observateur