GENEVE (Reuters) - Les physiciens de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern) vont lancer ce mercredi un projet pour recréer les conditions du "Big Bang" et tenter de comprendre la formation de l'Univers.
L'expérience consiste à faire circuler des faisceaux dans le Grand collisionneur de hadrons (LHC), un accélérateur de particules, et les faire entrer en collision pour obtenir, à échelle réduite, les phénomènes qui seraient à l'origine du cosmos.
Le projet mené depuis vingt ans par le Cern, situé sur la frontière franco-suisse, près de Genève, a coûté environ neuf milliards de francs suisses (5,63 milliards d'euros).
"Le LHC a été conçu pour changer radicalement notre vision de l'univers", a déclaré le directeur général du Cern, Robert Aymar. "Quelles que soient les découvertes qu'il permette, la compréhension par l'homme des origines de notre monde sera grandement enrichie."
Le LHC est doté de quelque 1.600 aimants supraconducteurs, qui génèrent un champ magnétique et permettent ainsi l'entrée en collision des particules. Ces opérations seront conduites dans un tunnel long de 27 km, où les faisceaux circuleront à une vitesse proche de celle de la lumière.
L'une des priorités des physiciens du Cern sera de rechercher le "boson de Higgs", du nom du scientifique Peter Higgs, selon qui cette particule élémentaire permettrait d'expliquer la formation de masse dans l'univers, donc celle de planètes et d'étoiles.
Quelque 10.000 scientifiques du monde entier devraient étudier les données récoltées en continu par les ordinateurs du
LHC.
Selon les physiciens, le Big Bang s'est produit il y environ 15 milliards d'années, lorsqu'un objet extrêmement chaud et dense, de la taille d'une pièce de monnaie, a explosé dans ce qui était alors le vide et répandu de la matière.
Pour recréer ce phénomène, le projet du Cern débutera mercredi par une procédure simple : le lancement d'un faisceau dans l'accélérateur de particules.
Une fois la circulation d'un faisceau établie, ce qui pourrait prendre plusieurs jours, un autre faisceau sera lancé dans le sens inverse. Ensuite seulement, les faisceaux seront mis en collision, d'abord à faible intensité.
Le processus d'accélération sera alors mis en route, probablement en fin d'année, afin de créer les conditions de chaleur et d'énergie similaires à celle du Big Bang.
Les physiciens analyseront le comportement des milliards de particules nées des collisions, selon qu'elles s'unissent, demeurent indépendantes ou se dissolvent.
Le projet, en approchant de sa phase de lancement, s'est heurté à de nombreuses contestations. Plusieurs sites internet ont envisagé la formation d'un trou noir susceptible d'aspirer la Terre.
Cette crainte est jugée infondée par le Cern et d'autres éminents physiciens. "Le LHC est sûr et l'idée qu'il puisse présenter un risque relève de la pure fiction", affirme le directeur du Cern dans un communiqué.
Robert Evans, version française Grégory Blachier
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