3 septembre 2008
Le satellite de l'ESA devrait être lancé le 10 septembre depuis un cosmodrome en Russie. Objectif de la mission : observer le champ de gravité de la planète pour améliorer la précision du géoïde, la surface de référence pour les altitudes. De nombreux scientifiques attendent les données, aussi en France.
Sur Terre, une dizaine d’équipes scientifiques européennes vont travailler ensemble sur les données de GOCE. Objectif : proposer d’ici le printemps 2010 une nouvelle carte à haute résolution du géoïde et des anomalies de gravité. « GOCE va mesurer le champ de gravité terrestre avec une précision inégalée » s’enthousiasme en France Steven Hosford, responsable des programmes Terre solide au CNES. Car le satellite de l’ESA volera à seulement 260 km d’altitude ce qui constitue un avantage certain pour mesurer le champ de gravité de la planète.
« Plus on est proches du centre de la Terre et plus le champ de gravité exerce sa force d’attraction » rappelle Steven Hosford. D’ailleurs pour réaliser cette prouesse, GOCE possède non seulement un profil aérodynamique qui lui servira à affronter l’atmosphère résiduelle à cette altitude mais il est aussi équipé de moteurs ioniques de faible puissance pour compenser le ralentissement. « Les moteurs fonctionneront en permanence pour compenser la traînée de l’atmosphère. Sans eux le satellite retomberait sur Terre en seulement quelques mois. » explique Steven Hosford.
6 accéléromètres ultra sensibles
Pour mesurer le champ de gravité, GOCE emporte des instruments dernier cri :
6 accéléromètres ultra sensibles de haute technologie qui enregistreront les données sur 3 axes.
Une dizaine d’équipes européennes Les 2 précédentes missions de cartographie du champ de gravité terrestre, CHAMP en 2000 et GRACE en 2002, ont fourni de précieuses données pour le géoïde. Avec GOCE, la résolution spatiale du géoïde va atteindre les 100 km avec une précision de 1 à 2 cm. Une amélioration considérable. « La mission doit durer 2 ans avec 2 périodes d’acquisition de données d’environ 6 mois chacune. » précise le scientifique.
« L’equipe de Géodésie spatiale du CNES fait partie du consortium scientifique européen chargé de générer, à partir des données GOCE, des produits (modèle de champ de gravité, géoïde) à des fins scientifiques et opérationnelles » indique Steven Hosford. Dans ce contexte, le CNES assurera également le transfert des données, les calculs proprement dits, la communication avec les autres membres du consortium et les transferts réguliers de résultats. Les membres du consortium scientifique de cette mission ESA travaillent en Angleterre, en Norvège, en Allemagne, en Autriche, au Danemark, aux Pays-Bas, en Italie ainsi qu'en France.
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