AFP - Mercredi 16 juillet, 13h26PARIS (AFP) -
Une grande partie des hautes terres du sud de Mars a été baignée par de l'eau pendant des millions d'années, créant un environnement théoriquement capable d'abriter la vie, indique une étude à paraître jeudi dans la revue britannique Nature.
Un fleuve assêché se jetant dans un immense lac tout aussi assêché et son delta
Des traces de phyllosilicates, minéraux du type argiles témoignant de l'action chimique de l'eau, ont été observées par un instrument de la sonde américaine Mars Reconnaissance Orbiter en des milliers de points des plateaux sud de la planète, sur des dunes, dans des vallées ou des cratères, selon les auteurs de l'étude, de l'Université Brown (Rhode Island).
"Ces résultats montrent une riche diversité des environnements, permettant éventuellement la vie, à l'époque du Noachien", il y a 4,6 à 3,8 milliards d'années, concluent les scientifiques.
Les chercheurs se sont notamment attachés aux pics situés dans des cratères, reliefs généralement formés par des roches reposant à l'origine jusqu'à cinq kilomètres de profondeur, éjectées lors de l'impact d'un astéroïde.
"L'eau a dû former ces minéraux (les phyllosilicates) en profondeur, pour que nous ayons la signature observée" par la sonde, estime dans un communiqué le responsable de l'équipe John Mustard, professeur en géologie planétaire.
Ces phytosillicates se sont formés à des températures relativement basses - environ 100 à 200 degrés Celsius - ce qui implique qu'à la surface Mars était non seulement humide, mais également relativement tempérée.
La présence d'eau sur Mars dans un passé lointain a déjà été attestée à plusieurs reprises par les robots déposés à la surface de la planète rouge et par les observations des sondes en orbite autour de la planète.
La Nasa a récemment annoncé que les scientifiques de la mission Phoenix avaient identifié la présence de glace près de la surface du sol arctique de Mars.
Quant à la disparition des océans qui auraient recouvert certaines plaines de Mars, les planétologues estiment généralement qu'ils ont disparu lorsque l'atmosphère, autrefois dense, a commencé à se dégrader, provoquant l'évaporation de l'eau dans l'espace.
http://mars.jpl.nasa.gov/mro/newsroom/pressreleases/20080716a.html